TOMBER SUR UN OS, suite et fin
« Après être passé par un Bac STI Arts Appliqués , un BTS en Communication visuelle option Graphisme et par 3 années à l’école Émile Cohl à Lyon, je suis sorti de mes études dans un flou général quand à la suite de mes projets et envies.
À l’époque, la rencontre avec l’artiste lyonnais Jean Philippe Aubanel m’a permis de me faire une vague idée de ce que pouvait être la démarche d’un artiste. Sans pour autant me lancer à corps perdu dans l’idée d’en devenir un à part entière, j’ai commencé à développer un travail basé et nourri par mes différentes années passés en école d’art.
D’abord très attiré par l’illustration, j’ai fait une nouvelle rencontre au détour d’une promenade dans un pré : celle avec les restes d’un mouton. Il n’en restait qu’une partie de la colonne et du crâne. Il est indéniable qu’esthétiquement et culturellement, les os – et particulièrement les crânes – revêtent une symbolique forte dans le monde de l’art. J’ai alors décidé d’en faire quelque chose, de peindre dessus.
Face à l’engouement que rencontraient ces pièces fraîchement et maladroitement exécutées, je décidais de pousser plus avant ma recherche et mon travail via ce support sans pour autant laisser de côté mes premières amours illustratrices.
En décembre 2013, mes tribulations m’ont amené à monter, en collaboration avec Maïa Coullanges de la Galerie Sans Titre, la première exposition « Tomber sur un os ». Ont suivi un certain nombre d’expositions qui ont trouvé, avec plus ou moins de réussite, leur public mais qui m’ont conforté dans l’idée de continuer dans cette voie. Depuis 2018, mon travail à l’atelier a été mis en suspens en raison de choix de vie. Toutefois, ces années de « pause forcée » ont été source d’une évolution créative.
Par le passé, nous avons déjà collaboré ensemble avec Thierry, nous avons trouvé un accord afin de mettre en place une exposition d’envergure et je le remercie pour sa confiance. Cette exposition arrive donc 10 ans après la première du même nom. Le sens intrinsèque apporté par ce jeu de mots mettait en exergue l’aspect facétieux de mon travail et le fait que l’illustration venait bien souvent s’entremêler avec le travail sur les os. Ce sont deux facettes indissociables de mon travail, et il me semblait par intuition important de les laisser trouver leur fil conducteur indépendamment l’une de l’autre.
Je laisse donc à travers cette exposition libre cours à une part beaucoup plus intuitive et affective de création avec les os en le rapprochant des arts premiers qui y sont pour beaucoup dans l’inspiration de mon travail.
Je suis parti de mes zinzins à l’aquarelle – technique maîtrisée – pour aller vers une forme de mutation, vers l’aboutissement d’une nouvelle recherche en les faisant évoluer dans de nouveaux univers (couleurs, décors de fond, formats, nombres…).
Les thèmes qui m’animent et dictent mon travail restent très présents, la dualité et l’opposition, la confrontation des couleurs ainsi que le détournement.
« Tomber sur un os, suite et fin » marque une transition dans mon processus créatif, une mutation de mon travail, de la vie et de ce que je suis. Afin d’illustrer mon propos certaines œuvres plus anciennes seront accrochées.
Je dédie cette exposition à mon fils Corto ainsi qu’à ma femme Lucile sans qui cette transition n’aurait pas existé. »
-NER-