Léopold Poyet est né à Blois au début des années 1990. Il passe d’abord par médecine avant de se réorienter pour suivre des études aux Beaux Arts de Paris. Il atterrit finalement à Lyon où il encadre des œuvres le jour, et dessine la nuit.
Quelle(s) technique(s) ?
Je travaille des images en dessin et en gravure. Ces deux techniques se nourrissent mutuellement et me permettent de creuser plus en profondeur dans mes recherches.
La photographie tient une place importante, elle est à la fois référence visuelle et matière. Elle me sert également à construire la plupart des images, à les préparer pour ensuite les transformer, puis les digérer par le dessin.
L’omniprésence des images au quotidien est une chose avec laquelle je compose en essayant d’en proposer d’autres, peut-être plus denses.
Le temps est aussi un facteur important. Je dirais que derrière ces propositions il y a l’idée de ralentir le regard, d’offrir des éléments ou des scènes suspendus.
Pourquoi la pieuvre ?
La pieuvre est apparue dans mon travail il y a plusieurs années, sans que je la connaisse bien mais plutôt parce qu’elle condensait visuellement une dimension de contention, un corps enveloppant, des mouvements sinueux et intrusifs, évoquant un monde secret.
En avançant avec sa présence dans le travail j’ai progressivement constitué un ensemble d’images autour de son corps et du sort qu’on lui réserve, avec l’envie de retranscrire au travers de ces personnages transformés quelque chose de notre rapport à ce qui est autre.
Focus sur deux séries d’œuvres
– Série de dessins « Ogres » et « Pendu » –
» Avec les dessins « Ogres » et « Pendu », je souhaitais procéder par analogie en rassemblant ces personnages au sein d’une famille fictive, l’adulte et les enfants différenciés par leur taille et leur apparence.
Je cherchais avec cette structure familiale à évoquer la proximité et l’intimité partagées, contrastant avec la brutalité crue et la violence sourde de ces corps. «
– Sérigraphies Charnier –
» Le point de départ de ce projet a été la rencontre avec Olivier Bral, l’imprimeur qui m’a accompagné dans cette première expérience de sérigraphie. L’idée était de travailler à partir d’une image de caisse isotherme gorgée de pieuvres, et l’étirer dans différentes directions au travers des couleurs.
D’un côté, le corps tiède et velouté, muqueuses et douceurs.
De l’autre, le corps tiraillé, baveux, qui pétille et qui crisse.
La vie qui gonfle et la putréfaction puis le noir et blanc pour la matière.
Trois images pour trois ambiances. «
– Léopold Poyet