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Focus sur les techniques sèches dans les Beaux-Arts

by in Exposition

C’est la dernière semaine de l’exposition “Bois dormant” par Lucile Boutin chez Autour de l’Image ! Pour celles et ceux qui ont pu venir voir l’exposition, vous avez sans doute remarqué que Lucile avait utilisé majoritairement des techniques sèches. On vous en dit plus dans cet article.

Qu’appelle-t-on technique sèche ?

Les techniques sèches concernent des outils tels que le crayon, la craie ou le fusain. Ces méthodes sont appelées « sèches » car elles ne nécessitent pas d’humidité ou de liquide pour être appliquées sur la surface du support. Les techniques sèches permettent aux artistes de créer des dessins avec une grande précision et une grande finesse de détails, ainsi que de jouer avec la texture.

Un peu d’histoire

L’utilisation des techniques sèches remonte à l’Antiquité, où les artistes utilisaient des outils tels que des roseaux pour dessiner avec du charbon de bois sur des tablettes de cire. Pendant la Renaissance italienne, les artistes ont commencé à utiliser des crayons de graphite, qui étaient à l’origine utilisés pour marquer les moutons, pour créer des dessins plus précis et détaillés.

Au XVIIIe siècle, la technique de la sanguine est devenue populaire en France, où les artistes utilisaient une pierre rouge pour dessiner sur du papier. La technique de la sanguine a été popularisée par le célèbre artiste français Jean-Baptiste Greuze, qui a créé de nombreux dessins délicats et expressifs en utilisant cette technique.

Au XIXe siècle, les artistes ont commencé à expérimenter avec la pierre noire, matériau plus doux que le graphite, permettant de créer des dessins plus expressifs et texturés. On peut notamment citer l’artiste français Jean-Auguste-Dominique Ingres, qui a créé de nombreux portraits détaillés en utilisant cette technique.

Aujourd’hui, les techniques sèches restent populaires dans les Beaux-Arts, avec de nombreux artistes qui utilisent des crayons de couleur, des pastels et des fusains pour créer des dessins détaillés et expressifs. Les techniques sèches sont particulièrement appréciées pour leur précision.

L’importance du choix du papier

Lorsqu’on travaille avec des techniques sèches, le choix du papier est également essentiel.

Lucile Boutin travaille majoritairement avec des papiers asiatiques, pour plusieurs raisons : le papier asiatique a une surface rugueuse et absorbante qui retient bien les particules de graphite, de craie et de fusain. Cette texture permet de créer des lignes plus précises et plus nettes, ainsi que des ombrages et des dégradés de couleurs plus doux. Fabriqué à partir de fibres végétales naturelles, telles que le bambou, le chanvre et le mûrier, il est plus résistant et durable que les papiers traditionnels à base de bois. Le papier asiatique est également moins susceptible de se déchirer ou de se froisser lorsqu’il est estompé. Enfin, il est légèrement translucide, ce qui permet à Lucile de superposer plusieurs couches de dessin pour créer des effets de profondeur et de texture. Cette translucidité peut également être utilisée pour créer des effets de lumière et de transparence.

Si vous souhaitez (re)voir les œuvres de Lucile Boutin, l’exposition est visible jusqu’au samedi 25 mars chez Autour de l’Image. Lucile sera par ailleurs présente à la galerie pour vous parler en personne de ses travaux, le vendredi 24 et le samedi 25 mars. Nous vous y attendons nombreux.se.s !