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STILL DEATH – Lukasz Huculak
22 octobre, 2022 | 16 h 00 min > 19 novembre, 2022 | 16 h 00 min
22.10.22 > 19.11.22
Vernissage le 22.10.22 à partir de 16h.
Still Death
Ce n’est pas ma première exposition en France. Les précédentes ont eu lieu à Paris dans la galerie du Crous et au musée du Conservatoire national des arts et métiers. Ces deux expositions m’ont été inspirées par la physiologie des plantes et la botanique. Cette fois-ci, je présente des œuvres
dont les thèmes, la nature morte et les vanités, m’ont fasciné depuis longtemps. Ces motifs m’accompagnent, en effet, depuis mes années de lycée et je me souviens encore de l’incroyable attrait qu’exerçaient sur moi les compositions de Philippe de Champaigne et les tableaux de Chardin. D’ailleurs, la nature morte était le sujet de mon diplôme de maitrise en 2002. C’est elle qui a éveillé l’intérêt de Thierry quand je l’ai rencontré dans sa galerie en 2020. Cette rencontre a été initiée par Jadwiga et Denis Lambert grâce à qui j’ai participé à un cycle d’expositions internationales de jeunes artistes à Paris , Berlin, Riga et Wroclaw. C’est aussi sur l’invitation de Denis Lambert que j’ai pu bénéficier d’une résidence d’artiste à Paris pendant 3 mois riches en productions artistiques. C’est pendant cette période que j’ai eu l’opportunité de venir à Lyon où Jadwiga m’a fait rencontrer Thierry et découvrir sa galerie. Je suis vraiment heureux de pouvoir y exposer aujourd’hui la « vie silencieuse » des objets.
STILL LIFE
Une de mes premières intuitions était qu’une image devait nous toucher immédiatement, d’un coup d’œil et dès la première seconde. L’intemporalité est sa force. Contrairement à la littérature et à la musique, sa réception doit être condensée en un seul moment. Cette sensation devrait être comme un clin d’œil. Je pense que cela peut être réalisé non pas tant en réduisant la composition, en limitant ses éléments, mais plutôt en fixant avec précision ces éléments, par une hiérarchie inhérente. La progression de la réception doit être fluide mais pas trop évidente, suggestive mais pas « prévisible ».
Dans certains états de conscience, les choses peuvent se détacher de leurs fonctions utilitaires quotidiennes et devenir une forme pure – un phénomène qui porte des traits abstraits. Dans la nature morte, j’essaie de saisir la nature transcendantale de la réalité et d’exprimer la non-évidence du monde extérieur à travers la simplicité d’un thème,
la sévérité de l’exécution et l’accent mis sur la nature tangible d’un artéfact. L’effet spatial consiste à contraster les marques nettes et claires d’une spatule avec un toucher doux de pinceau. Ces peintures ont été fortement influencées par la phénoménologie de Chardin, Cézanne et Maurice Merleau-Ponty, ainsi que par le nouveau matérialisme et l’ontologie orientée objet.
SKULLS
«Ni vivant ici, ni mort là-bas» lit l’inscription sur l’une des tombes de l’église Santa Maria del Popolo à Rome. Pour les arts visuels, une tête de mort est un motif quasi fondateur. Il est apparu bien avant « l’histoire de l’art » (les masques de Jéricho), lorsqu’il incarnait les esprits des morts et les rendait visuellement « présents ». Il est devenu populaire dans l’iconographie moderne, en particulier dans le baroque. Le crâne est l’envers du portrait – la vie cache la mort, tout comme le visage cache le crâne, jusqu’à ce que ce dernier surgisse pour manifester le besoin de croire en une âme immortelle qui ne peut être représentée autrement. De même, il est impossible de représenter le Soi, qui se désintègre au moment de la mort (Belting, Faces, p.137).