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Le plein de Superbe – Dorothée Richard
1 avril, 2023 | 8 h 00 min > 6 mai, 2023 | 17 h 00 min
Du samedi 1er avril au samedi 6 mai 2023.
Vernissage le samedi 1er avril en présence de l’artiste.
Le paradoxe Dorothée Richard : le contraste d’une intensité impressionniste (souvent une joie profonde) avec des lieux qui semblent voués à la grâce de l’abandon.
Méticuleuse et détachée, obstinée et évanescente, Ses feutres l’entrainent malgré elle dirait-on dans un gisement de lumière, une mosaïque en mouvement perpétuel.
Son art est là pour dynamiser le réel et la représentation figée que l’on s’en fait, lui redonner un souffle jusqu’en ses plus infimes manifestations. Le mouvement est au cœur de l’esprit, la lumière tranchante des feutres ensanglante les paysages, radicalise leur liberté. L’inquiétude peut se parer pour l’errance.
L’épopée américaine de l’artiste illustre à merveille sa capacité à partir d’un minuscule point du réel pour arriver ensuite à un insaisissable espace libre : ce contraste est constitutif de l’intensité de son œuvre. Dorothée Richard affectionne particulièrement les tout petits espaces mais déteste plus que tout l’idée de l’enfermement. De la hauteur et de la percussion, les perspectives gardent un goût panoramique pour que le regard puisse prendre son envol au moindre prétexte sans se détacher du vertige fragmentaire, ce jeu de correspondances entre d’infimes détails qui électrise le monde.
Les stations à essence maquillées comme un rêve intemporel pour échapper à une solitude collective. Rouge, orange, jaune, vert. Une halte avant l’étrange attraction des marges éthérées, une variation de bleu, cobalt, indigo, turquoise, mirage bleu nuit ou bleu de Chine. Les petites touches accentuent le bruit des feutres vers ce flottement que les nuances de gris transportent comme une matière vivante.
L’effacement de Dorothée Richard derrière des scènes transitoires et anonymes renforce une ardente résonnance, chacun peut s’en approprier une part : luminosité qui prolonge un dessin que l’on croyait éteint dans une autre époque de nous-même.
C’est l’excentricité de l’innocence : une évasion irrépressible dans l’inconscient poétique des chemins de traverse. De loin, une porosité sensuelle s’installe entre un rythme lancinant et la capsule inflammable des éléments. De trop près, le rideau brûle avec la paupière.
Anthony Burth
Station essence
No man’s land
en ligne de mire
nobody else around
en mode pop flashy
faire le plein de carburant
pour un second souffle
halte là
second souffle
« on est sur la route, ça roule bien.
On devrait être dans les temps. »
Poursuivre le trajet
deux lignes verticales
deux lignes horizontales
en mode pop flashy
station essence
tracer
à coup de marqueur
palper le papier
tâtonner le trajet
station essence
à coup de marqueur
en ligne de mire.
Refaire les niveaux.
Fanny Riou
Autour de l’Image
galerie@autourdelimage.fr